Le courant de pensée derrière le postcolonialisme
La théorie postcoloniale est un regroupement de stratégies et de méthodes qui examinent la culture littéraire, politique et historique des colonies de l'empire européen ainsi que leur rapport au reste du monde. Ces différentes méthodes représentent un bricolage évident et positivement différent des traditions totalisantes européennes. Ce qui différencie le postcolonialisme des autres courants de la même époque tel que l'avant-gardisme est qu'il veut se distinguer des autres en devenant particulier, mais en utilisant le déjà vu d'une manière neuve sans devenir choquant ni radical. La littérature postcoloniale s'est développée selon plusieurs étapes afin d'atteindre un certain équilibre de conscience nationale ou régionale et de démontrer la différence des colonies en marge des traditions du centre impérial (les métropoles qui régissent le monde). Dans la littérature, on assiste donc à la création de textes en marge mais aussi à celle de textes d'apparence traditionnelle dont les thématiques et les formes révèlent un renouveau, une pensée différente du récit qui invite au questionnement social. |
Jean-François Lyotard: | http://sdm.qc.ca/txtdoc/tbhlyota.html |
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Le philosophe Jean-François Lyotard a participé à définir le postmodernisme avec La Condition postmoderne. Le terme postmoderne " désigne l'état de la culture après les transformations qui ont affecté les règles des jeux de la science, de la littérature et des arts àpartir de la fin du dix-neuvième siècle." C'est d'ailleurs à Lyotard que nous devons l'expression "l'incrédulité à l'égard des métarécits" qui transcende également la pensée postcoloniale. |
Que sont les métarécits? | ![]() |
Question de vocabulaire |
Les métarécits sont les grands textes fondateurs, les pensées prises pour vraies qui régentent notre vision du monde; pensons aux livres d'histoires, les textes fondamentalistes religieux, la Bible et même certaines idéologies politiques. Selon Lyotard, la pensée postmoderne interroge les métarécits afin de démontrer que toutes les valeurs traditionnelles sont révolues et qu'elles sont remplacées par un individualisme et un capitalisme immoral. Le postcolonialisme adhère à la remise en question des valeurs traditionnelles et des métarécits sans pousser jusqu'au jugement radical de Lyotard sur la société moderne. Les textes décontruisent les précepts traditionnels pour implanter un nouveau régime de pensée axé sur le mélange et l'ouverture sur le monde, sur la réalité du monde moderne. |
Janet M.Paterson: | http://www.chass.utoronto.ca/french/dept-of-french/pubs/paterson.htm |
Moments postmodernes dans le roman québécois. |
Janet M.Paterson limite plus ou moins la périodisation du courant aux années postérieures aux années 1960. Elle distingue aussi l'écriture avant-gardiste du postmoderne, le premier ayant un style plus subversif et radical. |
Le postcolonialisme québécois |
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Marie Vautier | ||
Les métarécits, le postmodernisme et le mythe postcolonial au Québec: un point de vue de la marge. | ![]() |
Marie Vautier s'est penché sur la question du postcolonialisme québécois. Elle nuance la vision postmoderniste pour une orientation postcoloniale des écrits québécois. |
La critique européenne, des anciennes métropoles, considèrent le postmodernisme comme un débat philosophique de la fin de siècle et comme un reflet de la société plutôt qu'un courant littéraire. L'engagement politique est une question centrale du postmodernisme et du postcolonialisme, elle oppose les discours impériaux et postcolonaiux face à l'Histoire événementielle. Le postmodernisme apparaît comme ambivalent à l'histoire, voire anhistorique, alors que la production littéraire postcoloniale est très politisée surtout afin de réviser l'Histoire. Dans le disours postmoderne, la révision du métarécit historique est perçue comme un élément inutile et il n'y fait que rarement illusion. Le postmoderne rejette radicalement tout métarécit sans nuance en oubliant la valeur comparative et ceux-ci avec la société contemporaine. Au contraire, dans les écrits postcoloniaux, la multiplicité et la fragmentation des idées sont choses courantes. Le roman postcolonial célèbre une révision, une reformulation de l'Histoire permettant aux versions de se cotoyer parce que dans la pensée postcoloniale les métarécits n'ont jamais eu d'emprise d'autorité. Ils ont toujours été discutés. Le roman postcolonial accepte de travailler avec plusieurs possibilités et certain degré d'instabilité des pensées et des régimes de valeurs tout en utilisant et interrogeant les métarécits. La culture postcolonial est habituéà jouer sur deux plans, exprimer une réalité sienne dans une langue qui est autant sa langue maternelle qu'une langue d'ailleurs, avoir une version de l'Histoire qui ne correspond pas à celle imposée par les colonisateurs (métarécit de la métropole), s'insérer dans une tradition littéraire qui est à la fois la tradition originale et celle de l'Autre. Tout ce mélange donne des écrits radicaux et marginaux mais en même temps très ouverts sur la différence. |
Une oeuvre postcoloniale se préoccupe des tensions langagières et est pleinement consciente de son bilinguisme culturel. |
Exemple:
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Perspectives historiques du Québec postcolonial: |
Albert Memmi | |
Les Canadiens français sont-ils des colonisés? paru en 1972 |
En accord avec les propos de Memmi, certains faits social démontrent que les Québécois sont perçus comme politiquement, linguistiquement et économiquement colonisés.
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Ainsi, la production récente du Québec, depuis, le Référendum de 1980, propose une écriture fortement postcoloniale dont la thématique de l'identité se lie aux idéaux politiques de souveraineté. |
Maurice Arguin | |
Le roman québécois 1944-1965, Symptômes du colonialisme et signes de libération |
Trois périodes romanesque au Québec entre 1944-1965:
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Le roman de contestation s'approche du roman postcolonialsans être tout à fait à maturité. Cependant, la présence des revendications, du héros-écrivain qui lutte contre son aliénation et ses causes par l'écriture s'apparente à l'expression de la pensée postcoloniale. L'écriture est au centre de la thématique des romans postcoloniaux et elle sert autant à la quête d'identité qu'au rétablissement d'une vérité nouvelle vue sous un angle nouveau, une version de l'Histoire révisée. L'écriture sert d'arme scripturale pour illustrer et faire connaître une version de la réalité différente des métarécits par une prise de conscience de la pensée de l'Autre, différente des métropoles. |
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